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VRAI OU FAUX. Plan Écophyto : Y-a-t-il des produits phytosanitaires "qui ne sont pas à risque", comme l'affirme Marc Fesneau ?

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Alors que le gouvernement présente lundi son nouveau plan Écophyto, pour réduire l'usage des pesticides, le ministre de l'Agriculture assure qu'il existe "des produits phytosanitaires qui ne sont pas à risque". Dans les faits, tout pesticide présente un danger. Mais c'est vrai que certains sont plus à risque que d'autres et l'ensemble des contrôles limite les risques.

Publié le 06/05/2024 08:40 Mis à jour le 06/05/2024 08:48

Temps de lecture : 2 min

Déplacement de Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, dans le Vaucluse, le 26 avril 2024. (CHRISTOPHE AGOSTINIS / MAXPPP)

Un nouveau plan, une nouvelle méthode, un nouvel indicateur de mesure mais toujours un même objectif affiché. Le gouvernement présente lundi 6 mai son plan Écophyto, qui vise à réduire de 50% l'usage des pesticides par rapport à la moyenne de 2011-2023. Dans ce contexte, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, assure sur franceinfo qu'il ne faut pas mettre tous les produits sur le même plan : "Il y a des produits phytosanitaires qui ne sont pas à risque, pardon de vous le dire", a-t-il lancé. Vrai ou faux ?

Tout produit phytosanitaire présente un risque, mais "acceptable" et "maîtrisé"

Tout produit phytosanitaire présente un risque, que ce soit pour la santé ou l'environnement, comme nous l'a confirmé l'Agence de sécurité sanitaire (ANSES). Dans leur définition même, les pesticides ont pour objectif de repousser ou de détruire les nuisibles. Ce ne sont donc pas des produits anodins. Mais c'est vrai que certains produits sont plus à risque que d'autres et, dans tous les cas, "notre travail, c'est que le risque devienne acceptable et maîtrisé", précise à franceinfo Bertrand Bitaud, chef de la direction des autorisations de mise sur le marché à l'Anses.

En effet, un ensemble de contrôles, de précautions d'emploi ou de dosage, sont mis en place afin de limiter les risques. Si un pesticide est autorisé sur le marché, c'est que le risque est considéré comme "maîtrisé" et "acceptable". Les règles de mise sur le marché sont fixées par des textes réglementaires français et européens.

Des réévaluations régulières du risque

Un produit phytosanitaire peut néanmoins sortir du marché. Les pesticides sont réévalués environ tous les dix ans, en prenant en compte les éventuelles alertes reçues du terrain ou les nouvelles connaissances. Les autorités peuvent aussi demander à l'institution de réanalyser un produit plus tôt. Si le produit ne respecte plus tous les critères, si le risque n'est plus considéré comme "acceptable", le produit est retiré du marché.

C'est le cas de certains produits à base de glyphosate. "Alors qu'il y avait plus de 200 produits sur le marché fin 2018 en France, ils ne sont plus qu'une vingtaine début 2023", écrit l'Anses. La substance active glyphosate a néanmoins été réapprouvée en novembre 2023 par la Commission européenne, pour une durée de dix ans, avec un ensemble de "mesures d'atténuation des risques", alors que plusieurs associations demandaient sa suppression. Des décisions économiques et politiques entrent également en jeu.

En dix ans, un tiers des produits phytosanitaires supprimés

La tendance va vers la réduction du nombre de produits phytosanitaires autorisés. En dix ans, un tiers des produits ont été supprimés, précise Bertrand Bitaud. Cela ne veut pas dire que la quantité totale de pesticides utilisés sur les parcelles en France a baissé dans les mêmes proportions. Les produits les plus à risque (classés CMR1) ont été réduits de 95% depuis 2015, selon le gouvernement. Mais le Nodu, l'indicateur jusque-là utilisé en France pour mesure l'usage global des pesticides, est globalement au même niveau qu'il y a dix ans.

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