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"Un coin de paradis" : dans ce petit village près de Lyon, l'ex-maison de Bernard Pivot

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Bernard Pivot, mort à 89 ans et originaire de Lyon, a passé de très nombreuses années à Quincié-en-Beaujolais où il possédait une maison de famille vendue il y a peu.

Bernatrd Pivot dans le vignoble de sa maison à Quincié-en-Beaujolais (Rhône) au nord de Lyon en 2015. (©PHOTOPQR/PIERRE AUGROS/ MAXPPP)

Par Nicolas Zaugra Publié le 6 mai 2024 à 18h35

C'était son havre de paix loin de l'agitation des plateaux de télévision parisiens. Bernard Pivot, qui est mort à l'âge de 89 ans ce lundi 6 mai 2024, a passé de nombreuses années dans le petit village de Quincié-en-Beaujolais (Rhône) au nord de Lyon. Il y possédait une maison familiale qu'il a vendu en 2023 « pour des raisons personnelles ».

Sa grande demeure familiale, de style bourgeois, était située à la sortie de ce village de 1 300 habitants. Une petit commune au cœur du Beaujolais, véritable « paradis terrestre » comme la surnommait l'ancien maire de Lyon Edouard Herriot. 

Son enfance dans le Beaujolais

Bernard Pivot est né à Lyon à l'hôpital de la Croix-Rousse dans le 4e arrondissement. Il vit dans le quartier de la Part-Dieu, dans le 3e, où ses parents sont commerçants. Le futur journaliste et écrivain y passe cinq ans avant de se réfugier dans la maison familiale. 

Alors que son père Charles est prisonnier de guerre en Allemagne en 1940, la mère de Bernard prend la direction de la propriété du Beaujolais avec ses deux enfants et une partie de la famille. Le jeune Bernard est inscrit à l'école du village où il prend goût à la lecture et à l'écriture. 

En 1945, la famille retrouve Lyon et rouvre une épicerie dans le 6e arrondissement. Bernard Pivot poursuit sa scolarité dans une école lyonnaise mais l'élève qui se révèle médiocre est envoyé par ses parents au pensionnat Saint-Louis, à la Croix-Rousse.

« Un endroit plein de charme »

Au fil de sa carrière, Bernard Pivot n'a jamais perdu le fil avec ses origines lyonnaises et son enfance passée à Quincié. Il décrivait « un endroit plein de charme » qu'il « célèbre » dans plusieurs de ses livres. 

Tout au long de sa vie, il revenait régulièrement dans la maison de famille. Il y passait les fêtes de fin d'années et les étés. Ces dernières années, il y séjournait entouré de ses proches. « À 84 ans, je vois bien que les étés, les beaux étés, seront peu nombreux. Désormais, les vivre pleinement avec mes proches plutôt que les passer dans la lecture de dizaines de romans goncourables. L'égoïsme est aussi une bonne gestion de la vie », écrivait-il en 2019 sur Twitter, un réseau social qu'il affectionnait malgré la concision des messages exigés par l'ex-oiseau bleu.

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L'immense maison au caractère historique est entouré d'un vaste jardin mais aussi d'un hectare de vignes. Bernard Pivot était un grand amoureux du vin et plus particulièrement du Beaujolais.

L'histoire insolite de la piscine

La propriété de Quincié regorgeait d'anecdotes connues des locaux. La piscine construite dans le jardin avait aussi sa propre histoire liée à celle de Bernard Pivot.

Journaliste depuis 1958 au Figaro, il est finalement renvoyé en 1974 lorsque Jean d'Ormesson devient patron du célèbre quotidien. Avec ses indemnités de départ, Pivot fit construire une piscine, en contrebas de la résidence. Au-dessus du bassin, figure une plaque qui rend hommage à l'ancien académicien. On peut y lire, avec plein de malice et un peu d'amertume : « Piscine Jean d'Ormesson », raconte Le Progrès.

« Je serai enterré à Quincié »

Si les obsèques de l'ancien animateur et journaliste de télévision devraient se tenir à Paris en présence de nombreuses personnalités médiatiques, culturelles et politiques, son inhumation devrait se dérouler dans son village d'enfance. 

Dans une interview au Progrès, journal dans lequel il a commencé sa carrière, il affirmait en 2018 : « Je reviendrai à Quincié tant que la vie me le permettra. Ensuite, je sais qu'une place m'attend au cimetière dans la tombe de mes parents. Je sais que je serai enterré à Quincié. Ce n'est pas triste d'y penser, je ne suis pas immortel ».

Sa mémoire est en tout cas très présente, et ce avant sa mort. Des écoles ou encore une médiathèque portent son nom dans plusieurs communes du Beaujolais. 

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