Élections européennes : à un mois du scrutin, les Français en manque d'information

Publié le : 06/05/2024 - 06:00

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Les Français seraient-ils fâchés avec l'Union européenne ? La question mérite d'être posée à la vue des résultats du sondage Viavoice, publié lundi 6 mai, par France 24, RFI, MCD, France Télévisions et Radio France à un peu plus d'un mois du scrutin européen du 9 juin.

Si près d'un Français sur deux (49 %) se dit intéressé par les élections européennes, contre 48 % qui déclarent ne pas l'être, ils sont en revanche une forte majorité à méconnaître le Parlement européen et à avoir conscience des enjeux des élections européennes.

Ainsi, près de la moitié des Français (46 %) pensent que les élections européennes permettent d'élire les membres de la Commission européenne et ils ne sont que 40 % à répondre "faux" lorsqu'on leur demande si le scrutin se déroulera sur deux tours.

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Les résultats sont encore plus probants lorsque l'activité du Parlement européen est évoquée. Près de huit Français sur dix (79 %) se disent pas du tout ou peu informés sur l'actualité de cet organe parlementaire. Ainsi, ils ne sont que 21 % à estimer être capable de citer au moins une mesure phare votée à Strasbourg au cours de la dernière législature (2019-2024), alors même que le Parlement européen a voté ces cinq dernières années des textes majeurs comme le plan de relance après la pandémie de Covid-19 ou encore le Pacte vert avec notamment l'interdiction de la vente de véhicules neufs à moteur thermique à partir de 2035.

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Plus de quatre Français sur cinq incapables de citer un eurodéputé français

Le manque d'information des Français se vérifie aussi avec les candidats aux élections européennes. Ils ne sont que 39 % à pouvoir citer de façon certaine la tête de liste du Rassemblement national (Jordan Bardella), 22 % pour la tête de liste Renaissance (Valérie Hayer), 21 % pour les têtes de liste du Parti socialiste (Raphaël Glucksmann) et de Reconquête (Marion Maréchal), 19 % pour la tête de liste La France insoumise (Manon Aubry), 18 % pour la tête de liste Les Républicains (François-Xavier Bellamy), 14 % pour la tête de liste Europe Écologie-Les Verts (Marie Toussaint) et 10 % pour la tête de liste du Parti communiste (Léon Deffontaines).

Et les résultats ne sont pas bien meilleurs lorsqu'on ajoute les personnes interrogées qui croient connaître les têtes de liste : seul Jordan Bardella dépasse la barre des 50 % avec un total de 62 % de Français qui connaissent de façon certaine (39 %) ou qui croient connaître (23 %) l'identité de la tête de liste du Rassemblement national. À l'inverse, seuls 26 % des Français peuvent en dire autant au sujet de Léon Deffontaines (Parti communiste).

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D'ailleurs, 82 % des personnes interrogées sont incapables de citer le nom d'au moins un eurodéputé français. Et parmi les 18 % de ceux qui estiment en être capable, 10 % citent Marine Le Pen et 6 % répondent "Le Pen" sans plus de précision, alors même que ni Jean-Marie Le Pen, ni Marine Le Pen, ni Marion Maréchal ne siègent actuellement au Parlement européen.

Les personnalités européennes ne font pas mieux : 45 % des Français voient très bien ou assez bien qui est Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, tandis qu'ils ne sont que 8 % à faire la même réponse au sujet de Roberta Metsola, la présidente du Parlement européen.

Des Français divisés sur la guerre en Ukraine

Le sondage Viavoice pour France 24, RFI, MCD, France Télévisions et Radio France renseigne également sur le sentiment des Français vis-à-vis de la guerre en Ukraine. Ces derniers apparaissent pour le moins divisés : 29 % estiment ainsi que la France soutient trop l'Ukraine sur le plan militaire, 40 % pensent que la France la soutient suffisamment et 16 % jugent que la France ne soutient pas suffisamment l'Ukraine.

De même, les Français sont 39 % à estimer que les pays membres de l'Union européenne ont été unis dans le soutien à l'Ukraine face à la Russie, tandis qu'ils sont 40 % à penser l'inverse. En revanche, 63 % d'entre eux jugent important le rôle de l'UE dans la résolution de la guerre.

Les Français sont également divisés quant à une future adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne : 42 % des sondés ne se disent pas favorables à une intégration de l'Ukraine, tandis que 41 % s'y déclarent favorables.

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Enfin, le sondage montre que les Français sont plutôt pessimistes quant à l'avenir puisque 64 % d'entre eux estiment que l'économie européenne va se dégrader dans les prochains mois, dont 35 % qui pensent qu'elle se dégradera nettement. De plus, 55 % des personnes interrogées pensent que la place de l'UE sur la scène internationale se dégradera dans les mois à venir, un chiffre en hausse de 11 points par rapport à juin 2022.

Et si les Français voient l'Union européenne davantage comme une force que comme une faiblesse en matière d'innovation scientifique et technologique (62 % contre 22 %) ou pour la paix en Europe et dans le monde (54 % contre 31 %), ils sont plus sceptiques quant à son rôle face aux défis économiques (37 % pensent que l'UE est une force, 47 % qu'elle est une faiblesse), dans la lutte contre les discriminations (36 % une force, 42 % une faiblesse) et face aux défis sociaux (30 % contre 51 %).