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"Ils veulent rendre la société charia-compatible" : l'appel de Darmanin contre les Frères musulmans

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Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin fait la une du JDD consacrée à son « offensive publique contre l'islamisme » ce dimanche 5 mai. Dans son viseur ? Les Frères musulmans, que le ministre qualifie « d'organisation vicieuse » car elle use de « méthodes nettement plus douces » que le terrorisme, en travaillant au « basculement progressif de tous les pans de la société dans la matrice islamique ».

Gérald Darmanin se paye la Une du Journal du Dimanche ce 5 mai. Le journal racheté par Vincent Bolloré a eu la faveur d'assister aux échanges du ministre de l'Intérieur avec les services de renseignements sur la menace que représente l'islamisme en France aujourd'hui. L'occasion pour le locataire de la place Beauvau de faire la promotion de sa « riposte face aux Frères musulmans », alors que le chef de l'État Emmanuel Macron a récemment demandé en Conseil de défense la rédaction d'un rapport sur l'état de cette menace spécifique.

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À la question « que faut-il faire de plus ? », le locataire de la place Beauvau appelle à une « prise de conscience », pointant - sans les citer directement -, ceux qui « collaborent avec les Frères musulmans sans même le savoir, dans la population mais surtout parmi les acteurs publics ». Comprendre élus, journalistes, universitaires et magistrats, se permet le quotidien. En tout cas, « l'offensive est sérieuse », martèle Gérald Darmanin, qui veut désormais « acculturer le pays » à une « lutte nécessaire ». « En agissant ainsi, nous protégeons les musulmans eux-mêmes », soutient-il.

« La stratégie première, celle de la victimisation »

Le ministre de l'Intérieur n'hésite pas à pointer la forte stratégie d'infiltration des Frères musulmans qui vise « à régler, pas à pas, tous les aspects de la vie quotidienne ». Et de dresser la liste de ces atteintes : « Ils attaquent tous les pans de la société et se constituent en réseau : le sport, l'éducation, la médecine, la justice, les organisations étudiantes et syndicales, les ONG, la vie politique, associative, culturelle. Ils donnent des consignes de vote, soutiennent des commerces communautaires, usent d'une rhétorique anti-française, lancent des pétitions, entourent les élus locaux, signent des partenariats économiques avec des grandes marques… »

Avec un exemple tout trouvé : celui de la vitesse avec laquelle le mot « islamophobie » a été adopté « dans notre vocabulaire quotidien ». « Ce mot est le leur, et il recouvre leur stratégie première, celle de la victimisation », pose le ministre de l'Intérieur.

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« Les Frères musulmans sont extrêmement légalistes, usent d'une apparence très lisse et s'adaptent en permanence », avance à son tour le renseignement territorial, qui estime que la mouvance serait passée de 50 000 à 100 000 adeptes entre 2019 et aujourd'hui - même si un chiffre reste difficile à établir -, tandis qu'un conseiller ministériel préfère prendre l'exemple de l'augmentation « de moitié » du port du voile islamique en l'espace d'« une décennie » pour illustrer le phénomène.

Le ministre de l'Intérieur parle d'une « "course contre la montre", d'une bataille culturelle "gramsciste" contre une organisation "vicieuse", d'un "défi" », écrit le journal de Vincent Bolloré. Et le locataire de la place Beauvau de détailler : « L'organisation frériste ne passe pas par le terrorisme, elle use de méthodes nettement plus douces, mais elle travaille efficacement pour le basculement progressif de tous les pans de la société dans la matrice islamique ».

En ligne de mire, « un projet politique »

Pour Gérald Darmanin, c'est bel et bien l'offensive politique qui est en jeu. Il affirme qu'il ne s'agit pas de combattre « un courant de l'islam, une interprétation de la religion mais un projet politique ». En creux, celui de « rendre la société charia compatible en redéfinissant les normes sociales peu à peu ». On y apprend que le ministre « s'inspire » de ce qui s'est fait en Autriche contre l'offensive des Frères musulmans - le pays a inscrit l'organisation sur la liste noire des « groupes extrémistes liés à la criminalité à motivation religieuse », rappelle l'hebdomadaire, et interdit depuis 2021 de porter ou distribuer des symboles Fréristes, une « première » en Europe.

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Reste que Gérald Darmanin rappelle qu' « il ne s'agit pas d'une interdiction de la mouvance, parce que c'est tout simplement impossible ». Mais il se félicite tout de même d'un « éveil européen », qu'il constate aussi en Allemagne et en Suède. Pas partout cependant.

« De plus en plus de pays européens ouvrent les yeux et rejoignent cette lutte, mais il faudrait une véritable révolution philosophique des institutions européennes. La plus grosse inquiétude ce sont les financements de l'UE et l'acculturation de ces institutions européennes au projet frériste », pointe le ministre de l'Intérieur.

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