< Back to 68k.news FR front page

Au procès en appel de l'attentat de Nice, le témoignage bouleversant de deux enfants

Original source (on modern site) | Article images: [1] [2]

Pour la première fois depuis l'attentat du 14 juillet à Nice, deux enfants ont livré leur version devant la justice.

MIGUEL MEDINA / AFP La salle d'audience du procès en appel de deux proches de l'auteur de l'attentat au camion-bélier qui a fait 86 morts, dont une quinzaine d'enfants, sur la Promenade des Anglais à Nice le 14 juillet 2016.

MIGUEL MEDINA / AFP

La salle d'audience du procès en appel de deux proches de l'auteur de l'attentat au camion-bélier qui a fait 86 morts, dont une quinzaine d'enfants, sur la Promenade des Anglais à Nice le 14 juillet 2016.

JUSTICE - Un « film d'horreur » bien trop réel. Pour la première fois, des mineurs concernés par l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice ont témoigné devant la justice, à l'occasion du procès en appel de deux proches de l'auteur de l'attaque ce lundi 6 mai. En première instance, des adultes s'étaient exprimés au nom des enfants.

Une quinzaine d'enfants sont morts lors de l'attentat au camion-bélier, qui a fait au total 86 morts. Plus encore, selon l'association « Une voie des enfants », 3 000 enfants étaient présents le soir du drame et 700 ont été suivis par la cellule psychologique spécialement créée après l'attentat.

Au côté de leur mère et d'un avocat, Landy et Telyan, 13 et 12 ans, ont été les premiers à lire leur témoignage, d'une voix claire, ce lundi. Tous deux blessés lors de l'attentat, ils ont été entendus en visioconférence depuis Nice par la cour d'assises spéciale de Paris, .

« D'un coup, boom, plus rien. Le film d'horreur a commencé »

La famille avait passé « une très bonne soirée » devant le feu d'artifice et « d'un coup, boom, plus rien. Nous sommes tombés, percutés par différents mouvements de foule et par ce camion. Nous avons perdu connaissance et le film d'horreur a commencé », a raconté Landy, alors âgée de cinq ans et demi.

Touchée au crâne et à une jambe, elle a passé un mois à l'hôpital et garde des cicatrices physiques. Mais elle reste surtout marquée par la panique qui a frappé la famille, quand son petit frère de huit mois est resté introuvable pendant des heures.

La poussette était vide au milieu des cadavres. Un couple ayant entendu le bébé hurler l'avait emmené à l'abri. Ses parents l'ont retrouvé grâce à un appel relayé sur les réseaux sociaux. « Je m'en rappelle comme si c'était hier », a insisté Landy.

Son petit frère Telyan, quatre ans lors de l'attentat, a expliqué garder « une peur de l'abandon », parce que ses parents, eux-mêmes blessés, n'étaient pas là pour veiller à sa convalescence alors qu'il était victime d'une fracture de la mandibule.

Une dizaine d'enfants vont témoigner

Au total, une dizaine d'enfants ont prévu de témoigner lors du procès en appel. « Cela permet de se décharger une fois pour toutes, (...) cela fait partie du processus de guérison », a expliqué Landy. Mais le processus peut être long : le témoignage de deux adolescentes ayant perdu leur mère le soir du drame devait être lu lundi, mais leur tante est venue expliquer qu'elles n'avaient pas réussi à écrire. « C'est encore trop tôt ».

Depuis le 22 avril et jusqu'à mi-juin, Mohamed Ghraieb, 48 ans et Chokri Chafroud, 44 ans, condamnés tous deux en première instance à 18 ans de réclusion criminelle (sur 20 ans encourus), sont jugés en appel pour association de malfaiteurs terroriste. Ils ont toujours proclamé leur innocence, affirmant tout ignorer des projets criminels de l'auteur de l'attentat, tué par la police.

À voir également sur le HuffPost :

< Back to 68k.news FR front page