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Gabriel Attal annonce «366 faits antisémites» au premier trimestre 2024, en hausse de 300% sur un an

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Par Arthur Berdah

Publié le 06/05/2024 à 21:57, Mis à jour le 07/05/2024 à 18:13

Invité d'honneur du Dîner du Crif, le premier ministre s'est livré sur son histoire personnelle et familiale.

Jamais ou presque, depuis sa création, le Dîner du Crif ne s'est tenu en heureuses circonstances. Et pourtant, le contexte des derniers mois a conféré une dimension funestement inédite à la 38e édition de ce rendez-vous. Une soirée «empreinte d'une gravité particulière car le 7 octobre est aussi un choc français», ainsi que l'a résumé le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Yonathan Arfi, dans une interview au Figaro. Il faut dire que, selon une enquête de l'Ifop pour l'antenne française de l'American Jewish Committee (AJC Paris), en partenariat avec la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol), publiée par Le Parisien , trois quarts (76% ; +12) du pays considèrent que l'antisémitisme est un «phénomène répandu en France».

À la tribune du Carrousel du Louvre, Gabriel Attal a ainsi admis que «nous faisons face à une vague d'antisémitisme d'une ampleur rare, plus forte, plus violente, plus relayée et plus établie qu'au cours des dernières années». Invité d'honneur, en remplacement du président de la République Emmanuel Macron, le premier ministre s'est livré sur son histoire personnelle et familiale. «C'est un document qui ne me quitte jamais. Il est encadré dans mon bureau. Il est un peu jauni par le temps, l'encre s'est légèrement effacée, mais dont le sens et l'horreur sont intacts et ont traversé les années. Sur ce document, je lis le nom de ma grand-mère, Jeanine Weil (...). Ce document, c'est le récépissé qui lui a été donné après avoir retiré son étoile jaune au commissariat», a-t-il entamé.

«Mon nom de famille aiguise bien des haines», a poursuivi le chef du gouvernement, qui a résumé sa «ligne en quatre mots : "réaction immédiate, fermeté absolue"». Ce, à l'heure où «la monstruosité du Hamas et l'horreur du terrorisme et de l'islamisme» ont constitué une «onde» qui a «réveillé» une «vague puissante» sur le territoire. «Sur les trois premiers mois de 2024, nous avons déjà relevé 366 actes antisémites, plus de quatre actes antisémites par jour ! C'est une hausse de +300% par rapport aux trois premiers mois de 2023», a détaillé le locataire de Matignon, rappelant que les juifs «représentent 1% de la population française mais que plus de 60% des actes antireligieux sont des actes antisémites».

Citant les noms des trois ressortissants français encore retenus en otage à Gaza - Ohad Yahalomi, Ofer Kalderon et Orión Hernández-Radoux -, et à qui une table avait été symboliquement réservée, le premier ministre a partagé le témoignage de la famille d'une des victimes du 7-Octobre. «Quand j'entends cela, j'ai bien du mal à entendre les leçons de morale de ceux qui sont bien au chaud et qui expliquent à la société israélienne qu'elle surréagit», a-t-il martelé, en ciblant directement La France Insoumise. «J'ai souvent eu honte (en les entendant)», a déploré Gabriel Attal, estimant que ce sont en fait les mélenchonistes qui «devraient avoir honte» de leur attitude. En particulier dans la manière dont ils «manipulent» et «tirent les ficelles» de l'activisme propalestinien à Sciences Po.

Désireux de ne pas réserver toutes ses attaques à la seule gauche radicale, le chef du gouvernement s'en est également pris aux nationalistes du Rassemblement national. «Ne nous laissons pas berner par ceux qui disent soutenir les Français juifs par haine anti-musulmans», a-t-il exhorté, dénonçant les «postures» et le «cynisme» du RN de Marine Le Pen. Une charge lancée devant la candidate macroniste aux européennes, Valérie Hayer, présente dans l'auditoire. Contrairement à ses adversaires LFI et RN, Manon Aubry et Jordan Bardella, qui restent persona non grata au Crif.

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