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La mairie de Paris s'oppose à un projet de forage pétrolier en Seine-et-Marne

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L'Etat a autorisé ce projet défendu par l'entreprise Bridge Energies. Mais l'opérateur Eau de Paris a saisi en référé le tribunal administratif, évoquant des menaces sur la "sécurité de l'alimentation en eau potable".

Publié le 06/05/2024 20:30 Mis à jour le 06/05/2024 20:43

Temps de lecture : 2 min

Des derricks près de Jouy-le-Châtel (Seine-et-Marne), le 21 avril 2019. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

La mairie de Paris a dénoncé un projet de nouveau forage pétrolier, lundi 6 mai, alors que cette initiative prévue en Seine-et-Marne avait été autorisé par l'Etat. Il s'agit d'une "catastrophe environnementale en puissance, à l'heure où les ressources en eau sont de plus en plus menacées", dénonce la mairie dirigée par Anne Hidalgo dans un communiqué.

Son opérateur, Eau de Paris, a saisi en référé le tribunal administratif de Melun pour faire suspendre l'arrêté préfectoral du 30 janvier autorisant l'ouverture de travaux sur la concession d'hydrocarbures de Nonville, à 80 km au sud-est de la capitale, selon la requête transmise à l'AFP.

Dans sa requête, Eau de Paris estime que l'extension du site de forage existant compromet "la sécurité de l'alimentation en eau potable de la ville de Paris", mais aussi "la biodiversité" et "la lutte contre le changement climatique". Pour Dan Lert, adjoint à la transition écologique et président d'Eau de Paris, le gouvernement "joue avec le feu" car 180 000 Parisiens et Seine-et-Marnais reçoivent leur eau potable des deux captages situés à proximité du site pétrolier, à Villeron et Villemer.

Vers de nouveaux forages également en Gironde ?

L'entreprise Bridge Energies est titulaire d'une concession d'exploitation du gisement courant jusqu'en 2034 et exploite déjà trois puits, ouverts entre 2012 et 2014. Elle a obtenu de l'Etat d'en ouvrir deux autres, d'une profondeur de 1 500 m, à l'issue d'une enquête publique. Dans son avis, l'Autorité environnementale formule un nombre important de recommandations, dont celle "d'analyser et de prévenir les risques d'un accident ou d'un acte de malveillance conduisant à des écoulements d'hydrocarbures pouvant atteindre le Lunain", rivière classée Natura 2000.

Bridge Energies "ne souhaite pas faire de commentaire tant que le tribunal administratif n'a pas rendu sa première ordonnance" sur le recours déposé en urgence, a déclaré à l'AFP son président Philippe Pont. La société se présente comme le plus petit des cinq producteurs français de pétrole, avec pour unique concession Nonville, où un seul des trois forages produit encore du pétrole. Découvert dans les années 1950, ce gisement a produit environ 5 millions de barils entre 1959 et 1994, selon Philippe Pont.

En France, la production de pétrole représente 1% de la consommation nationale, réalisée aux deux tiers dans le bassin parisien et le reste dans le bassin aquitain, en Gironde. Contacté, le ministère de l'Economie ne fait "aucun commentaire". En février, le ministère délégué à l'Industrie et à l'Energie, Roland Lescure, s'était dit favorable au projet de huit nouveaux forages pétroliers en Gironde alors qu'une loi de 2017 prévoit que l'exploitation d'hydrocarbures va être progressivement interdite en France d'ici 2040. Greenpeace France avait dénoncé une "contradiction totale avec les constats scientifiques" et les engagements de la France.

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