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Un forage pétrolier menace l'alimentation en eau potable de Paris

Original source (on modern site)

«Une catastrophe environnementale. » Ce lundi, la mairie de Paris a dénoncé, dans un communiqué, un projet de nouveau forage pétrolier, autorisé par l'Etat, en Seine-et-Marne, qui « menacerait » selon elle les captages en eau de sa régie.

C'est un projet rapporté par Libération qui inquiète les élus. Selon les informations du quotidien, le gouvernement a donné discrètement son feu vert à l'extension d'un site pétrolier dans la vallée du Lunain, dont la mise en œuvre menacerait l'alimentation en eau potable de nombreux Franciliens.

Deux autorisations discrètes du gouvernement

L'entreprise Bridge Energies, titulaire d'une concession d'exploitation du gisement courant jusqu'en 2034, exploite déjà trois puits, ouverts entre 2012 et 2014. Cette concession de Nonville (77) qui s'étend actuellement sur 10 km2 pourrait voir sa superficie passer à 53 km2 grâce à un décret signé par Élisabeth Borne, alors Première ministre, en décembre 2023.

Le 30 janvier dernier, par la voie d'un arrêté, la préfecture de Seine-et-Marne a approuvé « l'ouverture de travaux miniers » destinés au forage de deux nouveaux puits sur la plateforme actuelle, à Villemer et Villeron (77) . Une autorisation contestée par les communes aux alentours qui se sont mobilisées à plusieurs reprises contre ce projet.

Des forages qui menacent la nappe phréatique

Problème, cette extension se ferait sur un territoire abritant plusieurs sites naturels protégés, dont une nappe phréatique particulièrement vulnérable à la pollution, et qui recense des points de captage d'eau potable essentiels à 180.000 Franciliens, dont une immense majorité de Parisiens. Cette même nappe phréatique serait traversée par les deux nouveaux puits de forage autorisés par la préfecture.

L'opérateur de la capitale, Eau de Paris, a saisi en référé le tribunal administratif de Melun pour faire suspendre l'arrêté préfectoral du 30 janvier autorisant l'ouverture de travaux sur la concession d'hydrocarbures de Nonville, à 80 km au sud-est de la capitale.

Déjà des accidents en 2013 et 2022

Dans sa requête, Eau de Paris estime que l'extension du site de forage existant compromet « la sécurité de l'alimentation en eau potable de la ville de Paris », mais aussi « la biodiversité » et « la lutte contre le changement climatique ». Selon Dan Lert, adjoint à la transition écologique et président d'Eau de Paris, le gouvernement « joue avec le feu ».

Selon Libération, Eau de Paris se dit d'autant plus inquiet que le concessionnaire a déjà connu deux incidents depuis son arrivée. Un premier en 2013, quand un camion avait accidentellement déversé une partie de sa citerne sur les petites routes de la chaussée. Un second en 2022 quand de l'eau à 68 °C remplie d'hydrocarbures s'est répandue sur la plateforme.

Selon la mairie, comme l'entreprise productrice de pétrole Bridge Energies, la décision du tribunal administratif de Melun devrait être connue dans les jours qui viennent.

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