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Votez pour le monument préféré de votre région !

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À l'occasion des 41es Journées européennes du Patrimoine, « Le Monument préféré des Français » fera son grand retour sur France 3 ! Vous pouvez dès à présent choisir le monument de votre région qui va concourir pour le titre ! Les 14 monuments plébiscités seront ensuite soumis au vote du public. Tour d'horizon, par région, du prodigieux patrimoine culturel, historique et architectural français.

Auvergne-Rhône-Alpes

Site Le Corbusier Firminy-Vert / Firminy / Loire

C'est à Firminy, non loin de Saint-Étienne, que l'architecte Le Corbusier conçoit son plus grand ensemble urbain en Europe. En 1953, Eugène Claudius-Petit, maire de Firminy et ancien ministre de la Reconstruction d'après-guerre, et Le Corbusier souhaitent redonner à la ville un nouveau souffle et mettre en pratique les principes de l'architecture moderne. Composé d'une Maison de la culture, d'une Unité d'habitation, d'une église, d'un stade et d'une piscine, ce site témoigne à lui seul de l'utopie corbuséenne et de son ambition : imaginer un espace où les habitants ont accès à la culture, au sport et à la spiritualité. Lorsque Le Corbusier décède en 1965, seule la construction de la Maison de la culture — aujourd'hui inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO — est presque achevée. Trois architectes se succèdent jusqu'en 2006 pour parachever la Ville radieuse imaginée par l'urbaniste visionnaire. 

Cuivrerie de Cerdon / Cerdon / Ain

Nichée dans un village de l'Ain auprès d'un cours d'eau, la cuivrerie de Cerdon est fondée en 1867. D'abord spécialiste des plateaux de balances, elle transforme pendant plus de 150 ans de multiples métaux, fabriquant ustensiles du quotidien et objets prestigieux. La notoriété de la cuivrerie de Cerdon est telle qu'elle devient le fournisseur officiel de l'art de vivre à la française et rayonne à travers le monde : de Tomioka, où elle fournit 300 bassines pour la première filature de soie d'État du Japon, au Maghreb, qu'elle approvisionne en plateaux, brûle-parfums et théières. En 2018, le Département de l'Ain décide de sauver ce patrimoine de la fin du XIXe siècle et de réhabiliter l'ensemble du bâti, protégé au titre des Monuments historiques pour créer un site culturel immersif inauguré en octobre 2022. Les machines de nouveau opérationnelles, les démonstrations et la réalité augmentée plongent les visiteurs au cœur de cette aventure industrielle et de son savoir-faire unique. 

Auvergne Rhône-Alpes

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Bourgogne Franche-Comté

Saline royale d'Arc-et-Senans / Arc-et-Senans / Doubs

Construite entre 1775 et 1779, près de la forêt de Chaux dans le Doubs, la Saline royale d'Arc-et-Senans est le chef-d'œuvre de l'architecte visionnaire du siècle des Lumières Claude-Nicolas Ledoux. Manufacture destinée à la production de sel, la Saline royale commandée par Louis XV fonctionne comme une usine intégrée où vivent le directeur, les ouvriers et leurs familles. En forme d'arc de cercle, elle abrite lieux d'habitation et de production, soit onze bâtiments au total. Rendue obsolète par l'apparition de nouvelles technologies, la Saline royale ferme ses portes en 1895. Inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1982, la Saline royale constitue un témoignage rare dans l'histoire de l'architecture industrielle. Dotée d'une riche programmation culturelle, elle se réinvente aujourd'hui autour du projet Un Cercle immense, un aménagement paysager qui enrichit le parcours de visite de cinq hectares.

Grande Forge de Buffon / Buffon / Côte-d'Or 

Située à proximité du canal de Bourgogne, au bord de l'Armançon, la Grande Forge est édifiée par Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon. En 1768, le célèbre scientifique auteur de l'Histoire naturelle décide de mettre à profit ses découvertes et ses expériences sur le fer. La conception de l'usine est fidèle à l'esprit novateur des Lumières : cette usine modèle, qui occupe 300 ouvriers, réunit sur le même site l'ensemble des opérations de production, les habitations ouvrières et la maison du maître. En 1866, une crue exceptionnelle met fin à l'activité sidérurgique, qui est remplacée par une cimenterie jusqu'en 1923. Classée Monument historique, la Grande Forge appartient à la même famille depuis 1860, soit la sixième génération ayant par le jeu des alliances un ascendant commun avec le comte de Buffon. Vivant sur place, les propriétaires entretiennent et restaurent petit à petit les bâtiments pour conserver et faire découvrir au plus grand nombre ce trésor du patrimoine industriel du XVIIIe siècle. 

Bourgogne Franche-Comté

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Bretagne

Prison de Guingamp / Guingamp / Côtes-d'Armor

Construite entre 1836 et 1841, la Prison de Guingamp est l'une des premières prisons à cellules individuelles en France. La volonté commune du promoteur, Charles Lucas, inspecteur général des prisons, et de l'architecte départemental, Louis Lorin, est de bâtir une prison moderne de conception humaniste, un outil d'enfermement autant qu'un lieu de réflexion. Après avoir abrité des détenus pendant près d'un siècle, le centre pénitentiaire est désaffecté en 1952. Propriété de la commune de Guingamp depuis 1992, la prison est classée Monument historique en 1997. Après un remarquable programme de restauration et de réhabilitation, elle ouvre ses portes au public en 2019. Témoignage architectural unique de l'histoire pénitentiaire française et européenne, le monument accueille désormais le Centre d'art GwinZegal et l'Institut national supérieur de l'éducation artistique et culturelle (Inseac). 

Domaine de Trévarez / Saint-Goazec / Finistère 

Surplombant la vallée de l'Aulne, le Domaine de Trévarez, labellisé Patrimoine du XXe siècle, témoigne du rêve d'un homme, James de Kerjégu. Né à Trévarez en 1846, ce riche politicien partagé entre une forte implication locale et une vie parisienne parmi l'aristocratie et la grande bourgeoisie, entreprend en 1893 la construction d'une résidence prestigieuse dans le contexte trépidant de la Belle Époque. La demeure, édifiée en granit de Kersanton et en briques, est dotée d'équipements à la pointe de la modernité : ascenseurs, électricité, chauffage central... Autour du château est aménagé un vaste parc de 85 hectares, aujourd'hui labellisé Jardin remarquable et Jardin d'excellence, notamment pour sa collection de camélias. Bombardé pendant la Seconde Guerre mondiale, le Domaine est délaissé jusqu'à son rachat par le Conseil départemental du Finistère qui l'ouvre au public dans les années 1970. Tout au long de l'année, expositions temporaires et rendez-vous botaniques animent ce joyau du patrimoine finistérien.  

Bretagne

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Centre-Val de Loire

Prieuré Saint-Cosme - Demeure de Ronsard / La Riche / Indre-et Loire

À quelques kilomètres de Tours, cet ancien monastère fondé au XIe siècle est surtout connu pour avoir été la dernière demeure de Pierre de Ronsard qui y décède en 1585 et y est enterré. Après avoir connu le faste de la capitale et les succès littéraires, le poète est fait prieur de Saint-Cosme par le roi Charles IX en 1565. Le logis du prieur raconte la vie de cette figure majeure de la littérature de la Renaissance, et témoigne de sa passion pour l'écriture et la botanique. Autour des bâtiments, douze jardins thématisés s'épanouissent. Symboliques, utilitaires, profanes, tous participent au charme du lieu. En 2024, le Prieuré Saint-Cosme - Demeure de Ronsard, labellisé Maison des Illustres, célèbre le 500e anniversaire de la naissance de Pierre de Ronsard à travers une programmation culturelle inédite et une exposition intitulée Ronsard et les arts, mettant en lumière les artistes qui ont rendu hommage au poète de la Pléiade, du XVIe siècle à nos jours. 

Château de Maintenon / Maintenon / Eure-et-Loir 

Digne d'un conte de fées, le Château de Maintenon se dresse au bord de l'Eure. En 1674, Françoise d'Aubigné, veuve du poète Scarron et future Madame de Maintenon, achète le domaine qui lui donnera son nom. Son destin est extraordinaire : d'abord gouvernante des enfants illégitimes du roi Louis XIV et de Madame de Montespan, Madame de Maintenon devient par la suite la maîtresse puis l'épouse secrète du Roi-Soleil. Elle aménage et fait agrandir le château pour y recevoir Louis XIV qui trouve en ce lieu l'opportunité d'alimenter les fontaines du château de Versailles par les eaux de l'Eure. C'est à Vauban que l'on doit le projet titanesque de l'aqueduc, caprice royal resté inachevé. L'architecte réalise ici son unique ouvrage civil, dont les vestiges contribuent au charme romantique du site. En 2013, un superbe jardin à la française est aménagé, d'après le plan original dessiné par André Le Nôtre. En 2024, le château célèbre le 350e anniversaire de son acquisition par Madame de Maintenon avec une programmation festive et variée.  

Centre-Val de Loire

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Corse

Parc de Saleccia / Monticello / Haute-Corse

Aux portes de l'Île-Rousse, entre mer et montagne, le Parc de Saleccia sublime l'art des jardins au cœur du maquis corse. À travers le parcours botanique qui serpente sur les sept hectares paysagers, les visiteurs découvrent tour à tour l'Espace Méditerranée, le Jardin des Quatre Couleurs, la Vallée des Lauriers-Roses, les Bassins ou encore l'Oliveraie. Derrière ces tableaux de végétation, Bruno Demoustier, paysagiste diplômé de l'École nationale supérieure d'horticulture de Versailles, amoureux inconditionnel de la terre corse. Le Parc de Saleccia, c'est aussi une histoire de famille ! L'épouse et les trois filles du créateur œuvrent chaque jour à ses côtés pour sublimer ce patrimoine naturel. Ouvert au public en 2005 et labellisé Jardin remarquable depuis 2014, ce véritable concentré de Méditerranée propose tout au long de l'année animations et événements : concerts, expositions, stages, ateliers pour les petits et les grands. 

Maison Bonaparte / Ajaccio / Corse-du-Sud

À Ajaccio, Napoléon Bonaparte naît le 15 août 1769 dans cette maison occupée par sa famille depuis la fin du XVIIe siècle, et y passe une partie de son enfance. Il y réside jusqu'à son départ pour le collège d'Autun, à l'âge de neuf ans, et y séjourne pour la dernière fois, à son retour d'Égypte en 1799. Témoin de l'histoire de la famille impériale, la bâtisse aux façades ocre a reçu la visite de membres importants de la dynastie et de personnages illustres tels que Gustave Flaubert, Élisabeth d'Autriche ou Édouard VII. Offerte à l'État en 1923 par le Prince Victor Napoléon, seul héritier de l'impératrice Eugénie, la demeure patricienne corse expose meubles d'exception et décors de styles divers, du Directoire au Second Empire. Classée Monument historique en 1924, la Maison Bonaparte devient Musée national en 1967. Ce monument incontournable pour comprendre l'histoire de la famille Bonaparte et de l'Empereur en Corse est aujourd'hui le musée le plus visité de l'île de Beauté. 

Corse

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Grand Est

Maison forestière du Spitzberg / Dabo / Moselle

Nichée dans une clairière de l'immense forêt domaniale de Dabo, la Maison forestière du Spitzberg est construite par l'architecte prussien Richard Kuder en 1900 pour servir de relais de chasse à l'empereur Guillaume II. Édifiée entièrement en grès rose des Vosges, elle est composée de deux façades singulières : l'avant, avec ses deux imposantes vérandas, est typiquement bavarois, tandis que l'arrière a été bâti comme une ferme alsacienne à colombages. Devenue propriété de l'Office national des forêts à partir de 1918, la Maison est utilisée pour accueillir touristes puis chasseurs jusqu'en 2003. Délabrée, vandalisée et soumise aux intempéries, elle reste vide jusqu'en 2012, date à laquelle l'association des Amis du Spitzberg obtient une concession de l'ONF pour sa rénovation et son entretien. La mobilisation sans faille de ces amoureux de la nature et du patrimoine a permis de sauver inextremis de la destruction cette belle endormie au passé prestigieux et de la préserver pour les générations futures.

Sanctuaire du Mont Sainte-Odile / Ottrott / Bas-Rhin

Au cœur de la forêt vosgienne, le Mont Sainte-Odile culmine à 753 mètres d'altitude. Les pèlerins vénèrent dans ce sanctuaire de grès rose la sainte patronne de l'Alsace. Née aveugle au VIIe siècle, elle guérit de sa cécité le jour de son baptême : elle est alors nommée Odile, ce qui signifie fille de la lumière. Vers 680, ayant reçu de son père le château de Hohenbourg, elle le transforme en monastère dont elle devient la première abbesse, bientôt rejointe par de nombreuses femmes qui souhaitent mener une vie de prière et de charité. Cette communauté accueille jusqu'à 130 moniales. Jusqu'au XVIIIe  siècle, le sanctuaire qui abrite une basilique et quatre chapelles connaît un grand rayonnement spirituel, mais à la Révolution française, il est vendu comme bien national. En 1853, l'évêché de Strasbourg le rachète et lui redonne sa vocation première. Le sarcophage de sainte Odile est toujours visible dans une chapelle attenante au cloître. En contrebas du couvent se trouve une source dont l'eau guérirait les maladies des yeux. Un gigantesque rempart mégalithique, le Mur Païen, s'étend sur près de 11 kilomètres autour de ce haut-lieu spirituel de l'Alsace.  

Grand Est

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Hauts-de-France

Stade Bollaert-Delelis / Lens / Pas-de-Calais

Symbole du passé minier de Lens et de son club de football, le Stade Bollaert-Delelis est inauguré le 18 juin 1933. Il doit son nom à Félix Bollaert, directeur de la Compagnie des Mines de Lens, à l'origine de sa construction, et à André Delelis, maire de Lens de 1966 à 1998, qui permit son rachat par la ville en 1976. Rénové à plusieurs reprises, l'équipement sportif est doté de quatre tribunes rectangulaires indépendantes, nommées en hommage à des personnalités qui ont marqué l'histoire du club lensois : Marek-Xercès, Lepagnot, Trannin et Delacourt. Longeant au plus près les lignes du terrain, elles offrent une visibilité optimale aux spectateurs et confèrent à Bollaert-Delelis son architecture si particulière, celle d'un stade dit à l'anglaise. Avec son aire de jeu de 7 140 m² et sa capacité de 38 223 places, la mythique enceinte artésienne a accueilli les plus grandes compétitions de football comme la Coupe du monde 1998 et l'Euro 2016. Réputé pour la ferveur des supporters des Sang et Or les soirs de matchs, le Stade Bollaert-Delelis a fêté ses 90 ans en 2023 et dévoile ses coulisses lors de visites guidées organisées par l'office de tourisme de Lens. 

Beffroi de Douai / Douai / Nord

Construit à partir de 1380, le Beffroi de Douai se dresse au centre du bâtiment de l'hôtel de ville. Ce monument emblématique de l'art gothique est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2005. Son imposante silhouette haute de 61 mètres dévoile en son sommet une sublime flèche composée du grand lion des Flandres et de 54 soleils dorés. Son carillon, l'un des plus importants d'Europe, se compose de 62 cloches. Elles rythment le quotidien des Douaisiens grâce à une lignée ininterrompue à ce jour de 36 carillonneurs. Une ritournelle sonne mécaniquement chaque quart d'heure tandis que le maître carillonneur offre un concert d'environ 45 minutes chaque samedi matin. En gravissant les étages successifs, les visiteurs découvrent tour à tour la salle des gardes et sa cheminée monumentale, la salle des sonneurs où se trouve l'horloge mécanique et automatique du carillon puis la chambre des cloches. Après l'ascension des 196 marches de l'escalier en colimaçon, le Beffroi de Douai dévoile un ultime trésor : une vue imprenable sur la Cité des Géants et ses environs.  

Hauts-de-France

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Île-de-France

Abbaye de Royaumont / Asnières-sur-Oise / Val-d'Oise

Nichée au cœur du Val-d'Oise, l'Abbaye de Royaumont se dresse entre étangs et forêts. Fondée en 1228 par le jeune Louis IX, futur Saint Louis, et sa mère Blanche de Castille, la plus grande abbaye cistercienne d'Île-de-France connaît un grand rayonnement au Moyen Âge. Vendue à la Révolution française, elle est transformée en usine textile, et son église démantelée sert à la construction d'un village ouvrier. En 1905, Jules Goüin, président de la Société de Construction des Batignolles, en fait l'acquisition. Son petit-fils, Henry Goüin, décide d'y accueillir artistes et intellectuels et crée en 1964 la Fondation Royaumont, première fondation française à vocation culturelle et humaniste, qui fête cette année ses soixante ans. Ici, patrimoine, musique et danse s'épanouissent dans un cadre naturel exceptionnel ! Les sept hectares de verdure qui entourent ce chef-d'œuvre de l'art gothique, classé Monument historique en 1927, se composent d'un parc et de trois jardins labellisés remarquables : le jardin à la française du cloître, le potager-jardin et le jardin des 9 carrés, d'inspiration médiévale.

Château de Fontainebleau / Fontainebleau / Seine-et-Marne 

Inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1981, le Château de Fontainebleau est habité par tous les souverains français du XIIe au XIXe siècle. Palais hors norme de plus de 1 500 pièces aux décors splendides, le plus meublé des châteaux royaux français présente à la fois des chefs-d'œuvre de la Renaissance commandés par François Ier, les intérieurs raffinés de Marie-Antoinette, l'appartement d'apparat de Napoléon Ier, le théâtre Impérial de Napoléon III et Eugénie, sans oublier son emblématique escalier en fer à cheval entièrement restauré en 2022. Résidence de chasse et de villégiature où chaque époque a laissé son empreinte, témoin de la vie de cour des souverains, officielle et intime, le Château de Fontainebleau est doté de 130 hectares de parc et de jardins. Le grand parterre voulu par Louis XIV et imaginé par Le Nôtre est le plus vaste d'Europe avec ses 14 hectares. Un condensé à couper le souffle de 800 ans d'histoire, d'architecture et d'arts, unique en France !  

Île-de-France

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La Réunion - Outre-mer

Maison Folio / Salazie / La Réunion

Dans le cirque de Salazie à 950 mètres d'altitude, la Maison Folio est construite en 1860 au cœur du village de Hell-Bourg, ancienne station thermale. Inscrite aux Monuments historiques depuis 1989, la villa est représentative de l'architecture créole en vigueur au XIXe siècle. À l'époque, les familles de notables fuient la chaleur et s'installent de décembre à mars dans les hauteurs où elles font construire des cases, dites « de changement d'air », au style raffiné. La Maison Folio, superbement restaurée par ses propriétaires actuels, a conservé toutes ses caractéristiques architecturales : varangue, symétrie des pièces, plafond créole et lambrequins. Principalement composé d'essences locales, le luxuriant jardin qui l'entoure symbolise, quant à lui, l'art de vivre créole avec son kiosque, ses allées dallées et sa fontaine des Trois Grâces. Des plantes à parfum, aromatiques, médicinales, au sous-bois de fougères géantes en passant par les orchidées, ce jardin concentre toutes les senteurs exotiques de La Réunion, comme une invitation au voyage. 

Lazaret de la Grande Chaloupe / La Possession et Saint-Denis / La Réunion 

Sur l'île de La Réunion, le Lazaret de La Grande Chaloupe, lieu de quarantaine emblématique de l'histoire de l'engagisme, accueille de 1860 à 1936 des centaines de milliers de voyageurs. L'administration coloniale met en place ce dispositif pour éviter que les maladies pestilentielles — la peste, le choléra et la variole — ne déciment la population. L'engagisme, mis en œuvre dès 1828, permet de recruter des travailleurs liés par un contrat particulier à leur employeur, l'engagiste. Il se développe surtout après l'abolition de l'esclavage en 1848 pour fournir la main-d'oeuvre nécessaire à la culture de la canne à sucre. Indiens, Chinois, Africains, Malgaches, Annamites, Comoriens et Rodriguais débarquent à La Réunion pour travailler et subissent, au même titre que les voyageurs malades ou suspectés de l'être, la quarantaine au Lazaret de la Grande Chaloupe, à la fois lieu d'isolement et de soins. Constitué de deux ensembles de bâtiments, le Lazaret n° 1 sur le littoral et le Lazaret n° 2 en amont de la ravine, cet ensemble patrimonial, devenu propriété du Conseil départemental en 1946, est inscrit au titre des Monuments historiques depuis 1998. Ouvert au public depuis 2008, le Lazaret de la Grande Chaloupe perpétue la mémoire des travailleurs engagés incarnant cette page de l'histoire du peuplement de l'île et du métissage de la population réunionnaise.

La Réunion

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Normandie

Château d'Eu - Musée Louis-Philippe / Eu / Seine-Maritime 

En Seine-Maritime, l'actuel Château d'Eu est bâti au XVIe siècle par Henri de Lorraine, troisième duc de Guise, et embelli, au siècle suivant, par la Grande Mademoiselle, la célèbre cousine de Louis XIV. Le XIXe siècle apparaît comme une période faste pour le château. Il est agrandi par Pierre-Léonard Fontaine pour le roi Louis-Philippe, puis restauré et décoré par Eugène Viollet-le-Duc pour le comte de Paris. Depuis 1973, le château distingué Maison des Illustres, abrite l'hôtel de ville d'Eu et le musée Louis-Philippe. Celui-ci, labellisé Musée de France, redonne vie à cette demeure royale grâce à des collections réunissant mobilier, porcelaine, orfèvrerie, tableaux et souvenirs historiques attachés à Louis-Philippe et sa famille, à la première Entente cordiale, mais aussi au Brésil grâce à des souvenirs issus de la famille impériale de ce pays. Un magnifique parc de 116 hectares comprenant un jardin à la française entoure le château d'Eu. 

Château & Jardins de Boutemont / Ouilly-le-Vicomte / Calvados

À l'origine du château de Boutemont, au nord de Lisieux, une motte féodale encore visible aujourd'hui. Élevée vers le Xe siècle, cette place forte contrôle la basse vallée de la Touques et la voie romaine allant de Lisieux à la mer. Un premier logis seigneurial est édifié, le château actuel, bâti aux XVIe et XVIIe siècles, en est le prolongement. Le parc est dessiné à partir de 1920 par le paysagiste attitré de la haute société, Achille Duchêne. Ici, l'art topiaire — ou l'art de tailler les végétaux comme des sculptures — sublime le patrimoine bâti en jouant avec les perspectives. Déambuler dans ce parc labellisé Jardin remarquable est un pur enchantement. Dans le château classé Monument historique, le salon gothique et la loge récemment restaurés sont ouverts au public, sans oublier la poterne, la chapelle, la serre et l'orangerie. Amoureux du patrimoine, les propriétaires ont à cœur de partager avec le plus grand nombre cette pépite absolue du pays d'Auge. 

Normandie

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Nouvelle-Aquitaine

Château-Observatoire Abbadia / Hendaye / Pyrénées-Atlantiques 

Perché sur les falaises d'Hendaye, le Château-observatoire Abbadia est construit entre 1864 et 1879 par Viollet-le-Duc pour Antoine d'Abbadie. Ethnologue, astronome, grand voyageur et ardent défenseur de la culture basque, celui-ci est élu en 1867 membre de l'Académie des Sciences, institution à laquelle il lègue sa propriété à sa mort en 1897. L'édifice à l'architecture néogothique est inspiré par les châteaux forts du Moyen Âge. La rigueur de la conception s'oppose à l'exotisme et à la fantaisie des intérieurs aux inspirations orientaliste, africaine et chrétienne. Décors éclectiques, devises et mobilier révèlent les idées et les convictions du maître des lieux, et surtout sa vocation première, celle d'un scientifique au service de l'observation astrométrique et géophysique. L'Observatoire d'Abbadia constitue un ensemble unique au monde, pour ses instruments gradués en décimales. Labellisé Maison des Illustres, le Château-Observatoire d'Abbadia dévoile tour à tour vestibule, bibliothèque, salon d'honneur, chambres et chapelle, sans oublier son immense parc à l'anglaise. Un patrimoine intime et incarné, comme une invitation au voyage, incontournable du Pays basque. 

Fort Louvois / Bourcefranc-le-Chapus / Charente-Maritime

Situé à 400 mètres de la terre ferme, dans l'océan Atlantique, le Fort Louvois est un site emblématique du bassin de Marennes. Joyau de l'architecture militaire du XVIIe siècle construit par Louvois, ministre de la Guerre de Louis XIV, et imaginé par Vauban, il permet de défendre l'arsenal maritime de Rochefort grâce à ses tirs de canons croisés avec ceux de la citadelle d'Oléron. Dessinée en forme de fer à cheval, avec un donjon central protégé par un pont-levis et une douve, sa silhouette rappelle celle des châteaux forts du Moyen Âge. En explorant le Fort Louvois, les visiteurs découvrent le corps de garde, la place d'armes, la caserne et sa halle aux vivres, la poudrière, le donjon et sa vue panoramique. Classé Monument historique en 1929, celui que l'on surnomme le petit frère de Fort Boyard se rejoint à pied ou en bateau, au gré des marées, et propose diverses animations pour les petits et les grands : escape game, repas historique, visite théâtralisée, concert ou encore soirée contes.

Nouvelle-Aquitaine

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Occitanie

Château Laurens / Agde / Hérault

À la fois palais des temps modernes et villa antiquisante, le Château Laurens se situe sur le domaine de Belle-Isle, à Agde. Bordé par le fleuve Hérault et le canal du Midi, entouré d'un vaste parc de douze hectares, il est construit à partir de 1898 pour Emmanuel Laurens, un personnage étonnant et inclassable. Ce dandy romantique, voyageur fortuné, partage avec Pierre Loti la tentation des pays lointains. L'architecture audacieuse de cette demeure toute en couleurs, l'agencement et le mobilier mettent en scène un cadre de vie exotique où se succèdent, sur 1 400 mètres carrés, différents espaces inspirés par les voyages en Orient du propriétaire et son goût pour l'Art nouveau. Laissée à l'abandon pendant plus de trente ans, la maison-monde est rachetée par la ville d'Agde en 1994 et classée Monument historique en 1996. Après une réhabilitation totale, ce joyau du patrimoine agathois ouvre ses portes pour la première fois au public en juin 2023, prêt à éblouir les visiteurs comme à la Belle Époque ! 

Gouffre de Padirac / Padirac / Lot 

Dans la vallée de la Dordogne, le Gouffre de Padirac, curiosité géologique majeure, est exploré pour la première fois par Édouard-Alfred Martel en 1889. Père fondateur de la spéléologie moderne, pionnier de l'exploration et de la conservation du monde souterrain, ses découvertes et travaux lui valent le titre de bienfaiteur de l'humanité. Premier site du patrimoine naturel souterrain en France, le Gouffre de Padirac, avec son puits de 35 mètres de diamètre et de 103 mètres de profondeur, est une formation géologique unique au monde. La légende dit que ce gouffre béant aurait été formé par un coup de talon de Satan. Déambuler dans les galeries souterraines de calcaire façonnées par les sédiments marins du Jurassique, admirer la salle du Grand Dôme — cathédrale minérale dont le plafond culmine à 94 mètres —, avant de glisser sur la rivière souterraine formée au cœur des roches karstiques, offre aux visiteurs une expérience inoubliable depuis 1899, année de l'ouverture du site au public. 

Occitanie

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Pays de la Loire

Bains-Douches municipaux de Laval / Laval / Mayenne

Eugène Jamin, maire de Laval, inaugure les Bains-Douches municipaux en janvier 1927 pour proposer un équipement essentiel aux populations les plus nécessiteuses et promouvoir l'hygiène publique. Si le bâtiment conçu par l'architecte Léon Henri Guinebretière présente une façade sobre toute en calcaire au décor néo-égyptien, l'intérieur révèle l'ambition de son commanditaire : faire de ce lieu un palais social. Le décor géométrique et symbolique de mosaïques, travail d'Isidore Odorico, couvre sols, murs et cabines dans une tonalité aquatique à laquelle répond le vitrail marin, œuvre d'Auguste Alleaume. Cette palette de bleus omniprésente est sublimée par des gouttes d'or, sacralisant ici les bienfaits de l'eau. Fermés définitivement en 2003, les Bains-Douches lavallois se dégradent progressivement. L'édifice Art Déco situé en bord de Mayenne est labellisé Patrimoine du XXe siècle puis inscrit sur la liste des Monuments historiques en 2014 avant d'être restauré tel qu'il était à l'origine. En 2017, il rouvre ses portes au public et accueille désormais visites guidées, expositions temporaires et manifestations culturelles.  

Circuit des 24 Heures du Mans / Le Mans / Sarthe 

Lors de la première édition des 24 Heures du Mans, en 1923, les concurrents s'élancent sur des routes à peine bitumées. Au fil des ans, pour faire progresser la sécurité, le tracé est régulièrement amélioré par l'Automobile Club de l'Ouest, créateur et organisateur de la course. L'autodrome fait l'objet d'attentions et d'investissements constants au cours de son histoire et mesure 13,626 kilomètres depuis 2018. Si chaque année, plus de 300 000 personnes viennent assister à la plus grande course automobile d'endurance au monde, le Circuit des 24 Heures du Mans dévoile aussi ses coulisses lors de visites guidées donnant un accès inédit à la direction de course, au podium ou encore à la salle speaker. À travers une exposition permanente de plus de cent véhicules de collection et d'images d'archives, le musée des 24 Heures du Mans retrace — entre aventures humaines et innovations technologiques — l'histoire du circuit mythique et de son épreuve hors normes qui a fêté son centenaire en 2023. 

Pays de la Loire

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Provence-Alpes-Côte-d'Azur

Villa & Jardins Ephrussi de Rothschild / Saint-Jean-Cap-Ferrat / Alpes-Maritimes

Située entre Nice et Monaco, la Villa Ephrussi de Rothschild est un magnifique palais de la Belle Époque entouré de jardins, dominant la Méditerranée. En 1905, Béatrice Ephrussi de Rothschild, fille du baron Alphonse de Rothschild, régent de la Banque de France, choisit le cap Ferrat pour construire la villa de ses rêves dans laquelle elle séjourne à partir de 1912. Richissime par sa naissance puis par son mariage avec Maurice Ephrussi, elle explore le monde et rapporte des œuvres d'art de ses voyages. L'extravagante propriétaire constitue dans sa villa rose classée Monument historique une collection de chefs-d'œuvre incomparable et éclectique : porcelaines de Sèvres et de Vincennes, toiles de maîtres — Fragonard, Boucher, Carpaccio, Tiepolo — et meubles Louis XVI. Sur le site de sept hectares, neuf jardins thématiques, tous distingués par le label Jardin remarquable, entourent ce joyau architectural et artistique de la FrenchRiviera et offrent sans conteste l'un des plus beaux points de vue de la Côte d'Azur. 

Basilique Notre-Dame de la Garde / Marseille / Bouches-du-Rhône

Emblématique de la ville de Marseille qu'elle surplombe, la basilique Notre-Dame de la Garde est le monument le plus visité de la cité phocéenne. En 1214, la colline de la Garde, culminant à 161 mètres, accueille son premier édifice religieux, une chapelle dédiée à la Vierge Marie. Au cours des siècles, celle-ci est de nombreuses fois agrandie pour accueillir les pèlerins toujours plus nombreux. Érigée à partir de 1853, la basilique actuelle est l'œuvre de l'architecte Henry-Jacques Espérandieu. L'édifice de style romano-byzantin est constitué de grandes coupoles et de mosaïques multicolores. Il se compose de deux églises : la haute, un sanctuaire au décor chromatique somptueux, lieu de pèlerinage consacré à la Vierge, et la basse, qui abrite une crypte voûtée. La statue dorée à l'or fin de la Vierge à l'Enfant de 11,20 m, œuvre d'Eugène Lequesne, est posée au sommet du campanile, à 41 mètres de hauteur, en 1870. Notre-Dame de la Garde est considérée comme la gardienne des marins et des pêcheurs, comme en témoigne l'impressionnante collection d'ex-voto — plaques de marbres et maquettes de bateaux — rassemblée en son sein. Depuis plus de 800 ans, celle que l'on surnomme la Bonne Mère, gardienne et protectrice, veille sur tous les Marseillais et sur la mer Méditerranée. 

 

Provence Alpes-Côte-d'Azur

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