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Offensive des Frères musulmans : l'exemple grenoblois

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Un collectif de femmes musulmanes, soutenues par l'association Alliance citoyenne, investit une piscine grenobloise, le 17 mai 2019. MAXPPP / © JB Vigny/Le Dauphiné

Un « laboratoire des offensives islamistes » confronté à un « fort activisme frériste ». C'est ainsi que le département de l'Isère est décrit dans les premières lignes d'une note du renseignement consultée par le JDD.

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C'est l'histoire de trois entrepreneurs, Mohammed B., Nabil C. et Jallel A., respectivement nés en Algérie, en Tunisie et en France, qui travaillent depuis des années à noyauter les instances musulmanes locales, pour apparaître comme les porte-voix de leurs fidèles. Ils œuvrent, toujours selon cette note, depuis la grande mosquée d'Echirolles, décrite comme « le principal centre névralgique du frérisme isérois », et aspirent à imposer plus largement leur lecture rigoriste de l'islam.

Le premier donne des consignes de vote en 2019 - en soutenant le parti de l'Union des démocrates musulmans français, également qualifiée de « frériste ». Le second lance une pétition contre la Charte des principes pour l'islam de France. Le troisième démarche les mosquées pour obtenir les signatures. Ils développent un discours agressif contre la France, dénoncent son islamophobie et s'attaquent aux musulmans qui n'adoptent pas leur ligne. Parfois avec succès : deux d'entre eux finissent par convoquer une assemblée extraordinaire de la Fédération des associations des mosquées de l'Isère (FAMI) et en ressortent respectivement président et secrétaire, en mai 2022. Des fonctions qui leur ont permis de lancer des projets ambitieux et de faire évoluer le discours porté dans plusieurs mosquées.

La note, à ce titre, précise : « Les imams recrutés par le nouveau bureau affichent tous une certaine proximité avec la mouvance frériste. » Autre détail significatif : le changement de nom d'une mosquée, rebaptisée Abdelhamid-Ben-Badis, du nom d'une figure du réformisme musulman algérien apparu au Maghreb en réaction à la colonisation française.

Des hommes intégrés au tissu local, légalistes, présentables et déterminés à porter leurs revendications

Les trois hommes entretiennent un réseau au sein de la communauté musulmane et au-delà. Ils s'offrent par exemple les services de l'avocat attitré du CCIF - dissous après la mort de Samuel Paty -, par ailleurs très engagé contre les arrêtés « anti-burkini ». Mais ils revendiquent également de très bonnes relations avec la mairie de Grenoble, au point de bénéficier de tarifs préférentiels au moment de louer un stade pour fêter la fin du ramadan, en 2023.

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L'un d'eux est même élu au sein du conseil d'administration d'un bailleur social grenoblois, salarié du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes et du secours populaire. Des hommes intégrés au tissu local, légalistes, présentables et déterminés à porter leurs revendications en les présentant comme celles des musulmans locaux.

Rien de répréhensible, d'autant que cela n'empêchait aucunement le maire EELV Éric Piolle, en 2019, de s'opposer à l'autorisation du burkini ou de dénoncer clairement l'islam radical. Mais depuis, les revendications ont été plus fortes, plus intenses, plus récurrentes. Et l'évolution du discours municipal sur le burkini en offre un exemple frappant.

En janvier 2022, la conseillère municipale chargée de la lutte pour l'égalité des droits et contre les discriminations démissionne, dénonçant un « manque de courage politique » de la part du maire qui n'autorise pas le burkini. Elle reprend la rhétorique de l'association Alliance citoyenne et décrit l'autorisation du « maillot couvrant » non comme « une question de laïcité mais une question d'égalité ».

Quelques mois plus tard, le conseil municipal l'autorise - avant d'être contredit par le Conseil d'État. Alliance citoyenne crie à l'islamophobie. En mars 2023, la ville lance une campagne visant à lutter « contre le racisme et les discriminations ». On y voit notamment une femme voilée, accompagnée de la mention : « J'ai deux fois moins de chances d'obtenir un entretien d'embauche. » Campagne évidemment saluée par le Collectif contre l'islamophobie en Europe. Le tout dans un département dans lequel un directeur d'école a récemment fait part de son inquiétude aux services préfectoraux d'une augmentation des revendications religieuses chez des élèves de plus en plus jeunes.

Quelques militants, un solide réseau, des revendications prétendument issues d'une communauté musulmane considérablement renforcée par l'immigration ces dernières décennies et un peu de patience suffisent à obtenir quelques victoires culturelles. A fortiori lorsque la naïveté prévaut en face.

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