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Gaza : violents combats à Jabalia et Rafah, dissensions au sommet de l'État israélien

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L'armée israélienne a poursuivi son offensive samedi à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, et à Rafah, dans le sud de l'enclave palestinienne. À Tel-Aviv, de nombreux Israéliens ont manifesté dans la soirée contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu, tandis que Benny Gantz, membre du cabinet de guerre, a de son côté menacé de démissionner si un "plan d'action" stratégique, notamment pour l'après-guerre à Gaza, n'était pas adopté d'ici trois semaines.

Publié le : 18/05/2024 - 22:40Modifié le : 18/05/2024 - 22:45

4 mn

De violents combats opposent les troupes israéliennes à des combattants palestiniens samedi 18 mai à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, et à Rafah, dans le sud de l'enclave, alors qu'au huitième mois de la guerre contre le Hamas, les dissensions se creusent au sommet de l'État israélien.

Benny Gantz, membre du cabinet de guerre, a menacé de démissionner si un "plan d'action" stratégique, notamment pour l'après-guerre à Gaza, n'était pas adopté d'ici trois semaines. Avant lui, le ministre de la Défense, Yoav Gallant, avait déjà sommé le 15 mai le Premier ministre Benjamin Netanyahu de "préparer immédiatement" une "alternative gouvernementale au Hamas" à Gaza.

Benjamin Netanyahu, qui s'est refusé jusque-là à "toute discussion" sur l'avenir avant que "le Hamas soit anéanti", a accusé Benny Gantz, un rival politique du centre droit, de risquer la "défaite d'Israël", et de vouloir "renverser le gouvernement".

Le Premier ministre israélien est aussi dans le collimateur de nombreux Israéliens qui ont manifesté samedi soir à Tel-Aviv contre lui, réclamant le retour des otages. "Ramenez-les à la maison", pouvait-on lire sur des pancartes.

L'armée israélienne a annoncé plus tôt avoir rapatrié le corps d'un otage, Ron Benjamin, 53 ans, récupéré à Gaza, où il avait été emmené mort le 7 octobre. Sa dépouille a été retrouvée avec celles de trois autres otages dont le rapatriement avait été annoncé vendredi.

Tirs d'artillerie et frappes à Rafah

Sur le terrain, l'armée israélienne a affirmé samedi avoir "éliminé une cinquantaine de terroristes" dans l'est de Rafah, ville gazaouie du Sud, où ses troupes sont entrées le 7 mai, provoquant depuis la fuite de 800 000 personnes, selon l'agence onusienne Unrwa.

Selon des journalistes de l'AFP, les tirs d'artillerie et les frappes aériennes se poursuivent dans l'est et le nord-est de Rafah.

Les Brigades al-Qods, branche armée du Jihad islamique palestinien, ont aussi affirmé affronter dans l'est de la ville des troupes israéliennes, entrées dans ce secteur le 7 mai.

Ordre d'évacuation pour l'ouest de Jabalia

Dans le nord de la bande de Gaza, l'armée a ordonné dans la soirée l'évacuation "immédiate" de quartiers ouest de la ville de Jabalia, d'où selon elle des roquettes ont été tirées sur des villes israéliennes.

Début janvier, Israël avait annoncé avoir neutralisé le Hamas dans le nord du territoire palestinien, mais selon l'armée, le mouvement - considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l'UE - contrôlait "totalement" Jabalia "il y a quelques jours".

Le Hamas y a fait état de "dizaines" de morts et de "centaines" de blessés, accusant l'armée israélienne de cibler "des immeubles résidentiels" ainsi que "des écoles et abris".

Les Brigades al-Qods ont elles affirmé avoir ciblé à Jabalia un centre de commandement israélien.

Livraison de "plus de 300 palettes" d'aide humanitaire

Par ailleurs, alors que l'acheminement de l'aide humanitaire est quasi à l'arrêt depuis des jours, "plus de 300 palettes" de matériel ont été envoyées pour la première fois samedi via une jetée flottante temporaire construite par les États-Unis, a annoncé samedi l'armée israélienne.

Mais l'ONU et les organisations humanitaires répètent que seule l'ouverture des passages routiers peut garantir les nécessaires livraisons à grande échelle, dans le petit territoire surpeuplé, assiégé et menacé de famine.

Depuis le déploiement le 7 mai de l'armée israélienne du côté palestinien du poste-frontière de Rafah, Israéliens et Égyptiens se renvoient la responsabilité de la paralysie de ce passage par où entrait l'essentiel du carburant indispensable aux hôpitaux et à la logistique humanitaire.

Les livraisons sont aussi largement entravées aux passages, côté israélien, de Kerem Shalom et d'Erez.

Avec AFP

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