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Des chercheurs font une découverte qui pourrait réduire de 20% le décès après un AVC

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En France 110 000 personnes sont victimes, chaque année, d'un AVC.

Cette perte brutale d'une fonction du cerveau se fait d'ailleurs de plus en plus courante, sous des formes particulièrement graves, révélait la Drees en 2022.

Voici pourquoi de plus en plus de chercheurs se penchent sur la prise en charge des patients, afin d'éviter les décès, après un accident vasculaire cérébral. Une équipe française s'est ainsi intéressée à la thrombectomie. 

Une piste pour réduire le risque de décès post AVC sévère

Face à un AVC, les médecins neurologues et neuroradiologues pratiquent généralement la thrombectomie, une technique qui consiste à déboucher l'artère cérébrale responsable de l'infarctus pour rétablir la circulation sanguine, dans les heures suivant le choc, informe l'étude.

Alors que les spécialistes réalisaient cette intervention sur les patients pour lesquels l'imagerie médicale montrait une partie limitée de destruction cérébrale, et considérant que les autres étaient "donnés morts", des chercheurs du CHU Montpellier ont remis en cause ce principe dans l'étude publiée via la prestigieuse revue médicale du New England Journal of Medicine, le 8 mai 2024.

"L'utilisation de la thrombectomie chez les patients souffrant d'un accident vasculaire cérébral aigu et d'un infarctus important n'a pas été bien étudiée", indiquent les experts.  Avec leurs travaux, leur objectif était de sélectionner ainsi les patients dits "trop sévères" ou considérés comme "irrécupérables" et de tester la thrombectomie sur le tissu cérébral considéré "mort", expliquent-ils dans un communiqué de presse.

AVC : pourquoi la thrombectomie peut-elle être intéressante ? 

Cet essai thérapeutique, réalisé sur 333 patients en France et en Espagne, a donné des résultats significatifs. Les chercheurs ont constaté une réduction du risque absolu de décès de 20% et une amélioration fonctionnelle permettant à 1 patient sur 5 de rentrer chez lui après 6 mois de rééducation.

En comparant les deux groupes de patients ayant participé à cette étude, les neurologues ont relevé le score médian sur l'échelle de Rankin, qui évalue le handicap des patients post-AVC. D'après leurs résultats, il s'élevait à 4 dans le groupe de thrombectomie et à 6 dans le groupe témoin. Les chercheurs ont toutefois observé onze complications liées à cette intervention.

Cette découverte bouleverse considérablement la prise en charge des patients, car près de 20% des victimes d'AVC qui n'étaient pas jugées éligibles à cette technique de revascularisation cérébrale le sont désormais.

À la suite de ces résultats encourageants, la recherche se poursuit. "L'étude continue de se développer en Espagne, mais aussi aux États-Unis, pour continuer de repousser les limites des indications actuelles de prise en charge par revascularisation mécanique des AVC", ont confirmé les docteurs Vincent Costalat et Caroline Arquizan, auteurs de ces travaux.

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