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Logement au Pays basque : après la maison à 1,27 million d'euros de Saint-Esteben, vent debout contre la vente d'une bâtisse pour 1,37 million à Ayherre

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Le site Internet Belles demeuresestampille « immobilier de luxe » cette maison sur les hauteurs d'Ayherre. La visite virtuelle dévoile 330 m² de charme, volumes généreux, matières chaleureuses et vue sublime. Prix affiché : 1,49 million d'euros. Devant tant de zéros, le collectif Arberoa Lurra Etxebizitza (1), le syndicat agricole ELB et l'association pour la défense du foncier Lurzaindia fustigent une « vente spéculative ». Le 30 décembre, ils organisaient...

Le site Internet Belles demeures estampille « immobilier de luxe » cette maison sur les hauteurs d'Ayherre. La visite virtuelle dévoile 330 m² de charme, volumes généreux, matières chaleureuses et vue sublime. Prix affiché : 1,49 million d'euros. Devant tant de zéros, le collectif Arberoa Lurra Etxebizitza (1), le syndicat agricole ELB et l'association pour la défense du foncier Lurzaindia fustigent une « vente spéculative ». Le 30 décembre, ils organisaient une marche pour la dénoncer. Voilà deux semaines, ils apprenaient qu'une acheteuse avait fait une offre à 1,37 million. Et c'est une vieille connaissance des opposants à la spéculation au Pays basque…

La dame vit aux États-Unis où elle travaille. Elle désire s'offrir une résidence secondaire et s'était déjà positionnée sur un autre bien au prix prohibitif. C'était à Saint-Esteben, en août 2023. La maison Larrea était à vendre 1,27 million d'euros. Déjà, l'opération tisonnait l'ire des collectifs. Déjà des manifestations devant la ferme rénovée. La pression sur les protagonistes pour contrarier la vente, au nom du « droit au logement pour tous ». Car Arberoa Lurra Etxebizitza, ELB et Lurzaindia dénoncent des opérations qui détraquent le marché, l'orientent sans mesure à la hausse.

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De Larrea à Etxexuria

« Des maisons à ce prix-là, ça n'a pas de rapport avec la valeur réelle du bien. Ces ventes deviennent des références sur le marché local et des gens qui travaillent et voudraient vivre ici s'en retrouvent exclus », condense Philippe Saint-Aroman, du collectif Arberoa Lurra Etxebizitza. C'est ce que les opposants à ces « transactions capitalistes » avaient expliqué à l'acheteuse de Larrea. Qui s'était rétractée. « Elle nous avait contactés et nous avions discuté. Nous lui avions expliqué nos raisons, la situation au Pays basque. Elle nous avait dit que si elle avait su, elle ne se serait pas positionnée. »

« Je déplore des prix pareils, qu'on voit plus sur la côte. Au départ, la maison était affichée à presque 1,6 million d'euros. Six fois le prix d'achat »

Las, 9 kilomètres plus loin, la même s'est de nouveau engagée sur une vente très haut de gamme. Celle d'Etxexuria, pour 4 150 euros du mètre carré, quand la moyenne estimée oscille autour de 3 200 (2). Les photos de l'annonce laissent tout de même imaginer de très importants travaux de rénovation. « Cette maison a été achetée environ 250 000 euros. Même s'il y a eu des travaux, ça n'a pas de sens cette augmentation en seulement six ans », s'étrangle Philippe Saint-Aroman.

« Six fois le prix de départ »

Le maire d'Ayherre abonde dans ce sens. Pour Arño Gastambide, « ce n'est pas possible ». « Je déplore des prix pareils, qu'on voit plus sur la côte. Au départ, la maison était affichée à presque 1,6 million d'euros. Six fois le prix d'achat. On n'est pas habitué dans la commune. C'est la première fois. Nous avons écrit au propriétaire, nous l'avons rencontré. On le lui a dit. » Mais dans cette affaire privée, il est dans son bon droit et les élus n'ont pas de prise.

Reste la pression populaire, les associations et collectifs engagés dans la bataille de la terre et du logement ne s'en privent pas. Le 7 mai, ils ont écrit à la résidente californienne acquéreuse d'Etxexuria. « Que ce soit pour Larrea ou Etxexuria, le problème est exactement le même : la captation par des gens fortunés à des fins de loisirs ou de spéculation d'un patrimoine » qui sort de l'habitation à l'année par des personnes qui vivent et travaillent dans la vallée de l'Arberoue. Les signataires de la missive demandent, comme à Saint-Esteben, « de renoncer à l'acquisition à un prix sans rapport avec la valeur réelle du bien et inaccessible aux habitants du territoire ».

Jointe pas « Sud Ouest », l'acheteuse n'a pas souhaité faire de commentaire.

(1) La terre et les maisons d'Arberoue. (2) Selon le site meilleursagents.com, une maison se négocie entre 2 200 et 5 600 euros à Ayherre.

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